Dans un duel longtemps indécis les Bleus ont fini par céder face à la Slovénie (82-88) et à l'exceptionnelle performance de Luka Doncic (47 points)
Le choc du jour dans le groupe B a commencé par des communiqués annonçant le forfait d’un côté de Mike Tobey (cheville) et Guerschon Yabusele (cuisse). Deux absences capitales dans le jeu intérieur et qui laissait la Slovénie en manque de taille. Un déficit que n’avait guère le temps d’exploiter l’Equipe de France, privée de Rudy Gobert, sorti pour deux fautes au bout de trois minutes. Mais même sans son pivot, les Bleus livraient 5 minutes splendides avec un Evan Fournier inspiré (7 pts à 3/3) et une défense agressive emmenée par Terry Tarpey. L’Allemagne avait montré la voie quelques jours avant l’EuroBasket en punissant les Slovènes lors d’une rencontre de qualification pour la Coupe du Monde. Le modèle tout en intensité semblait parfaitement adapté pour stopper la machine de guerre offensive des champions d’Europe.
La belle mécanique allait cependant rapidement se gripper. Malgré d’excellentes positions de tirs, les Tricolores vendangeaient à longue distance (2/10 au premier quart-temps) tandis que les Slovènes lâchaient les chevaux et que Luka Doncic prenait les choses en main. Dans la foulée de son chef d’œuvre de la veille au soir contre l’Allemagne (36 pts) la star des Mavericks se lançait dans une nouvelle masterclass. Celui qui dispute à Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic le titre de meilleur joueur du Monde a découpé la défense française avec une facilité d’autant plus écœurante que son tir extérieur, en panne depuis le début de l’EuroBasket, était cette fois au rendez-vous. Son shoot à trois-points sur un mauvais appui face à Rudy Gobert et au buzzer des 24 secondes renforçait un peu plus la sensation d’impuissance face à ce phénomène, auteur de 27 points, 4 rebonds et 4 passes décisives en première mi-temps, sans prendre une seconde de repos ! Il faudra un K.-O. involontairement infligé par Vincent Poirier sur un rebond offensif pour le forcer à sortir (40-44).
Le contraste était saisissant entre ce one-man show et le collectif français qui voyait huit joueurs différents alimenter la marque. L’opposition de style se poursuivait au retour des vestiaires entre un génie aussi talentueux qu’exaspérant et une Equipe de France patiente sur demi-terrain et capable de trouver en bout de chaîne un Rudy Gobert efficace. Le duel de poids lourds virait alors au sublime. Doncic finissait par ralentir la cadence mais était relayé par les frères Dragic. Vincent Collet trouvait lui, sur son banc, des options supplémentaires à l’image d’Elie Okobo, discret sur cette compétition mais inspiré mercredi et qui, sur un tir à trois-points, renvoyait les deux équipes dos à dos avant le début du dernier quart-temps (64-64).
La résistance tricolore commençait cependant par céder face au festival de Doncic qui s'approchait irrémédiablement des records de points sur un match de l'EuroBasket (46 pts, la deuxième marque de l'histoire). Il multipliait les exploits pour porter l'avance des siens à +10 à cinq minutes de la fin. Les Bleus, dans les cordes, ne renonçaient pas pour autant et s'appuyaient sur un monumental Rudy Gobert et un Thomas Heurtel tantôt distributeur tantôt passeur pour recoller. Sur un 2+1 d'Evan Fournier la France égalisait mais deux balles perdues et un tir précipité permettaient aux Slovènes d'avoir le dernier mot dans une dernière minute où les décisions arbitrales provoquaient la colère noire de Vincent Collet et de ses joueurs.
Troisième du groupe B la France affrontera la Turquie, samedi en huitièmes de finale.