Qualifications EuroBasket 2025, Chypre-France : l’île mystérieuse
Après ses deux premières victoires en février dernier, l’Équipe de France reprend sa quête d’un billet pour l’EuroBasket par un déplacement à Chypre, jeudi à 18h (en direct et en accès libre sur DAZN), le premier match de son histoire face à cet adversaire.
Le patient se réveillant d’un coma de neuf mois aurait bien du mal à retrouver ses petits si son dernier souvenir, avant de sombrer, était la brillante victoire des Bleus dans la ferveur de Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, en février dernier. Tout juste serait-il rassuré de voir le capitaine Andrew Albicy toujours présent à la proue du navire tricolore. L’éternel conflit FIBA-EuroLeague entraîne une refonte totale du collectif français à chaque fenêtre internationale et novembre 2024 n’a pas échappé à la règle.
Plus fort encore, avec cinq éléments vierges de toute sélection et un nouvel entraîneur en charge, le visage de l’Équipe de France a été totalement transformé. Son statut, en revanche, n’a pas changé. Double finaliste des Jeux Olympiques, finaliste du dernier EuroBasket, elle se doit de préserver son standing lors de la double confrontation qui l’attend face à Chypre. Une équipe dont même les plus fervents suiveurs du basket européen auraient bien des difficultés à définir les contours, ses joueurs évoluant tous dans le championnat local. "Nous n’avons pas de certitudes pour l’instant sur les joueurs qui composeront l’équipe de Chypre jeudi soir, mais nous connaissons très bien les caractéristiques de leur jeu, très atypique, qui repose beaucoup sur le tir à trois-points", a précisé Frédéric Fauthoux. Avec 69 tirs pris en deux rencontres au-delà de la ligne primée, les insulaires ont démontré avoir la gâchette facile mais le viseur légèrement enrayé (27,5%).
Le potentiel limité d’un adversaire largement battu par la Bosnie-Herzégovine (-33) et la Croatie (-29) ne suscite, fatalement, que peu d’inquiétudes et le narratif autour des Bleus a forcément tourné autour des nouveaux venus et des débuts de Frédéric Fauthoux, après 14 ans sous la direction de Vincent Collet. "La responsabilité c’est de gagner", met toutefois en garde le coach, "tout en appréciant les premières réunions de staff, les premiers échanges avec les joueurs. Ce sont des moments importants dans une carrière et même dans une vie."
L’entraîneur de la JL Bourg-en-Bresse n’aura eu que quatre entraînements, à Nanterre, pour jeter les bases d’un jeu où la défense sera, comme souvent, l’élément incontournable qui permettra de masquer quelques failles de l’autre côté du terrain. "Les staffs et les joueurs ne sont pas des magiciens", prévient Frédéric Fauthoux. "Tout ne sera pas parfait dès jeudi." Mais les imperfections ont leur charme et la France possède assez d’arguments pour poursuivre son cavalier en tête de son groupe. "Freddy ne veut pas réinventer le basket", a précisé Paul Lacombe. "Il va essayer de travailler sur la continuité en imposant sa patte. Il nous a bien précisé que l’aspect défensif, on ne devrait même pas en parler. Cela doit se faire naturellement."
Mercredi soir, les Bleus ont pris leurs quartiers à Nicosie. Un simple shooting matinal les sépare d’un match qui doit leur permettre de maintenir leur bilan immaculé lors des ces qualifications.