L’Équipe de France s’est qualifiée pour la finale de ses Jeux Olympiques en éliminant l’Allemagne (73-69), après un nouveau chef d'oeuvre défensif. Comme en 2021, à Tokyo, elle montera sur le podium samedi soir à Bercy.

jeudi 8 août 2024 à 19:37 par Julien Guérineau

Il soufflait comme un petit air de déjà vu dans les travées de l’Arena Bercy jeudi soir pour la demi-finale des Jeux Olympiques entre deux équipes se retrouvant pour la quatrième fois en l’espace d’un mois. Un petit air de déjà vu également pour ceux qui avaient assisté, désemparés, à la démonstration allemande en première mi-temps du match de poule vendredi dernier à Lille. Les Bleus y avaient été découpés d’entrée par le duo Franz Wagner-Dennis Schröder, auteur des 18 premiers points de leur équipe. Six jours plus tard, ils en étaient déjà à 14 en tout juste cinq minutes. Dans un style pas si éloigné l’un de l’autre, avec une formidable capacité à faire danser leur défenseur avant de le déposer tout en douceur pour un panier près du cercle. Limiter leurs raids constituait pourtant une condition sine qua non pour envisager jouer pour l’or.

En mode climatisation, le binôme se chargeait de refroidir les ardeurs du public (2-12) et confirmait que l’Allemagne est, collectivement, largement supérieure à un Canada qui misait sur sa domination physique pour s’imposer. Le champion du Monde, lui, est une escouade disciplinée et chirurgicale dans son exécution offensive. Et sans la formidable énergie d’Isaïa Cordinier, toujours en lévitation, l’addition aurait pu être bien plus lourde que le -7 du premier quart-temps (18-25).

L’Équipe de France en souffrance défensivement, l’option Twin Towers était réactivée. L’association Victor Wembanyama-Rudy Gobert, grand fantasme du début de préparation, n’a jamais donné sa pleine mesure mais c’est bien elle qui a relancé la machine en demi-finale. L’accès à la raquette fermé à double tour, la Mannschaft a soudainement paru plus vulnérable. Et comme un symbole de ce changement de scenario, Wembanyama retrouvait de son impact après un contre monumental sur Daniel Theis. Une action qui semblait le libérer. Servi plus près du panier après un premier passage compliqué au niveau de l’adresse, son association avec Guerschon Yabusele faisait des ravages. Theis contré était ensuite postérisé par Wembanyama sur un dunk ligne de fond qui validait définitivement le come-back tricolore (33-33).

Les ajustements opérés à la mi-temps par les deux coaches allaient cependant redonner vie aux attaques, d’un côté comme de l’autre. Si Yabusele martyrisait ses vis-à-vis, Johannes Voigtmann lui répondait du tac au tac dans un chassé-croisé de paniers qui rendait petit à petit l’ambiance irrespirable à mesure que les secondes défilaient. Schröder tentait de prendre les affaires en main mais il était frappé à deux reprises par la foudre : un retour de Nicolas Batum pour le scotcher sur la planche, une gifle de Wembanyama sur une pénétration trop facile. Autant de possessions gagnées qui alimentaient le jeu de transition français et sur une interception suivie d’un tir à trois-points, Evan Fournier faisait chavirer la salle (56-50).

Un simple avant-goût de la suite. Un 10-3 pour lancer le quatrième quart-temps rapprochait un peu plus les Bleus de leur rêve. Malgré la pression tout terrain ils maintenaient longuement l'écart avant que trois tirs primés de Bonga, Obst et Wagner ne fassent remonter la tension (70-68). A 11 secondes de la fin, Victor Wembanyama ne convertissait qu'un lancer-franc sur deux mais, au petit jeu des fautes, Schroder ne faisait pas mieux et Cordinier, lui, ne tremblait dans le même exercice.

La peur d'une éventuelle médaille en chocolat est envolée. Samedi soir, la France montera à nouveau sur un podium olympique. Le quatrième de son histoire. Elle y est parvenue contre vents et marées et va vivre son rêve jusqu'au bout.