Les Bleus ont été laminés par une équipe d’Allemagne largement supérieure, vendredi soir à Lille (71-85). Sauf énorme surprise samedi, c’est le Canada qui se profile en quarts de finale.

vendredi 2 août 2024 à 22:35 par Julien Guérineau

Une salle chauffée à blanc par la nouvelle médaille d’or olympique de Léon Marchand. L’Espagne éliminée dès la phase de poule. La possibilité de s’offrir la première place de la poule et de se simplifier la vie en quarts de finale. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de France-Allemagne un classique. L’occasion également de profiter encore quelques heures de l’incroyable ferveur lilloise autour du basket alors que le tournoi prendra dimanche soir la direction de Paris.

Et les acteurs de la soirée n’ont pas tardé à livrer un spectacle à la hauteur des attentes, grâce notamment aux stars de la Mannschaft, Dennis Schröder et Franz Wagner. Les deux compères étaient labellisés ennemis public numéro un et il aurait été aberrant de penser qu’un seul centimètre carré de liberté leur serait laissé par la défense tricolore. Oui mais… Oui mais les NBAers sont de formidables avaleurs d’espace et quand, de surcroît, leur adresse extérieure est au rendez-vous, les problèmes qu’ils posent deviennent insolubles. De près comme de loin ils ont combiné pour inscrire les 18 premiers points de leur équipe ! 9 chacun, pour ne pas faire de jaloux.

Victor Wembanyama, lui, ne parvenait pas à trouver la distance (0/3 pour commencer) et c’est la vieille garde Fournier-Gobert-Batum qui volait au secours de la nation en danger. Pas assez cependant pour ralentir un adversaire incandescent. La confiance est une arme redoutable et les champions du Monde en sont l’incarnation absolue. Sûrs de leur force et de leur collectif réglé comme une horloge. D’autant plus qu’après des premières minutes où la balle a efficacement volé de mains en mains, les Bleus ont peu à peu été repoussés loin du cercle.

Une succession d’attaques sans mouvement et sans imagination offraient du jeu rapide en pagaille à une formation en démonstration, transformant le duel en un simple cavalier seul. La belle soirée virait au calvaire absolu : -10, -15, -20, le public de Pierre Mauroy assistait incrédule au massacre et quelques sifflets raccompagnaient une Équipe de France sonnée aux vestiaires (27-48).

Plutôt que d’invoquer la tactique et la technique, c’est avant tout de cœur que les Bleus devaient faire preuve pour entretenir un mince espoir. Mathias Lessort tentait énergiquement d’apporter ce supplément d’âme et les troupes de Vincent Collet retrouvaient un peu d’adresse. Largement insuffisant toutefois contre des Allemands en totale maîtrise. 

Un poster dunk monumental de Franz Wagner semblait calmer toute velléité de retour mais la lumière finit par s’allumer au début du quatrième quart-temps. Avec Andrew Albicy et Isaïa Cordinier en chiens de garde et Rudy Gobert comme ultime rempart, un 11-0 en l’espace de trois minutes redonnait vie à l’enceinte et au camp tricolore (57-69). 

Une étincelle qui ne se transformera pas en incendie, Dennis Schröder jouant les pompiers de service en distribuant les caviars. Il faudra se servir de ces cinq minutes régénératrices pour rêver d’un grand soir à Paris. Si la logique est respectée samedi (victoires des États-Unis contre Porto-Rico et de la Serbie contre le Sud Soudan) c’est en effet le favori canadien qui se profile sur le chemin du podium.