A 34 ans, Andrew Albicy va fêter sa 100e sélection à l’occasion du match face au Japon, mardi. Une marque symbolique pour le médaillé d’argent de Tokyo, non retenu à la Coupe du Monde l’an passé

dimanche 28 juillet 2024 à 17:08 par Julien Guérineau

Aviez-vous cette marque symbolique dans un coin de votre tête depuis quelques mois ?

Je savais que si je participais aux Jeux Olympiques, ça tomberait à ce moment-là. 100 sélections ce n’est pas quelque chose que je pensais atteindre. C’est un vrai accomplissement.

Y pensiez-vous encore après ne pas avoir participé à la Coupe du Monde l’an passé ?

Oui. J’avais toujours en tête Paris et les Jeux Olympiques. Je me suis dit que Vincent Collet avait fait des choix et qu’il fallait faire en sorte… (il hésite et sourit)… montrer qu’il avait eu tort. Je n’avais qu’une fenêtre FIBA avec deux matches pour le faire. Je ne suis pas du tout dans des histoires d’ego. Il y a un sélectionneur qui fait des choix difficiles. Qui a ses raisons. Il faut respecter ça. Même si ça ne fait pas plaisir. Et ensuite montrer de belles choses pour être rappelé en préparation. Ma seule frustration c’est de ne pas avoir été appelé. Juste avoir eu ma chance.

En février dernier, en Bosnie, missionné sur Dzanan Musa, étiez-vous conscient que c’était votre opportunité de marquer le coup ?

Oui et non. J’ai toujours fait ça ! Et j’aime ces défis. C’est ce qui me stimule. Mais c’est clair que je savais qu’il fallait faire bonne impression pour être pris aux JO.

Quand vous intégrez les Bleus à 20 ans, après avoir remporté l’Euro U20 et avoir été MVP, aviez-vous le sentiment qu’il s’agissait d’une suite logique ?

Mais non !  J’étais tellement inconscient. Je suis arrivé après l’Euro U20 directement sur la tournée aux États-Unis. C’est la première fois que je voyageais en première classe ! Plein de choses étaient nouvelles pour moi. C’était un apprentissage et une surprise. Je savourais tous les instants même si je ne jouais pas toujours. J’étais comme un fou. Et les deux premières années j’ai eu la chance de côtoyer des Tony Parker, Boris Diaw, Florent Pietrus. Donc j’apprenais beaucoup.

Comment avez-vous vécu votre éloignement de la sélection par la suite ?

J’ai eu une grosse coupure entre 2012 où je fais la préparation pour les Jeux mais je ne suis pas retenu et novembre 2017 sur les fenêtres internationales. Elles étaient très critiquées mais moi c’est ce qui m’a permis de revenir en Équipe de France. Pendant quelques années c’était une frustration de ne pas être dans le groupe. Je pensais que je pouvais y être et en voyant tout ce qui se passait, ça me donnait clairement envie. Mais c’était des choix que j’ai respectés et j’ai continué à travailler. Toute ma carrière j’ai toujours dû faire face à des portes qui se ferment. Et j’ai cherché à les enfoncer. Ça a toujours été mon moteur pour faire plus.