Avec une phase de poule réduite à trois rencontres, les Bleus doivent s’imposer face au Brésil pour leur premier match des Jeux Olympiques, samedi à 17h15.

vendredi 26 juillet 2024 à 17:10 par Julien Guérineau

C’est le grand jour. A 17h15, les Bleus ont rendez-vous avec leur destin au Stade Pierre Mauroy. Face à une équipe qu’ils n’ont que très rarement croisée ces dernières années. Deux face-à-face seulement depuis 2014, le dernier en 2019, lors de la préparation à la Coupe du Monde, dans la chaleur étouffante de l’Astroballe, à Villeurbanne.

Six joueurs de chaque côté seront encore présents samedi après-midi, même si Evan Fournier a confirmé une familiarité limitée avec les joueurs brésiliens. Logique. Dans un tournoi olympique qui réunit une armée de joueurs NBA et EuroLeague, les Sud-Américains n’en comptent que trois dans leurs rangs. Et encore, Gui Santos n’a joué qu’un rôle mineur avec les Warriors (3,6 pts en 8’). Le sculptural intérieur Bruno Caboclo et le supersonique meneur Yago Santos ont en revanche confirmé leur nouvelle dimension avec le Partizan et l’Étoile Rouge. 

Avec une équipe très expérimentée (près de 30 ans de moyenne d’âge), le Brésil a créé la surprise en s’imposant lors du TQO de Riga, à la faveur d’un exceptionnel feu d’artifice en finale contre la Lettonie : 94-69, après avoir signé un +23 au premier quart-temps, servi par un surréaliste 8/8 à trois-points. Le danger peut donc être bien réel autour du général en chef du groupe, l’inoxydable Marcelinho Huertas. A 41 ans, l’ancienne star du Barça et de Vitoria, aperçu brièvement aux Lakers, reste un meneur d’exception, maître du tempo. "Il a pris de l’âge mais reste déterminant. Yago et Raul Neto sont aussi de très forts joueurs et constituent une traction arrière très forte. Et c’est une équipe très adroite sur les ailes et aux postes 4", met en garde Vincent Collet.

La France aura eu largement le temps de se pencher sur le scouting du Brésil pendant son séjour lillois et a travaillé avec application sur les formes de jeu adverses. Mais le sentiment général reste que c’est avant tout sur eux-mêmes que les Bleus doivent évoluer. Frank Ntilikina a appelé chacun à "se responsabiliser individuellement" pour limiter les pertes de balles qui ont plombé le groupe en préparation. "Il faut savoir ce qui nous attend : la pression défensive, les contestations." Rudy Gobert insistait de son côté sur la nécessité de continuer à défendre le plomb pour se projeter rapidement vers l’avant. "Notre défense nourrit notre attaque", souligne-t-il. "Les stops lancent le jeu rapide."

Une fois installé sur demi-terrain, l’objectif sera "de maximiser nos forces", estime le pivot des Wolves. Et l’exercice passera sans doute par une meilleure exploitation de la taille de Victor Wembanyama. Avec 32 tirs à trois-points décochés lors des six matches de préparation, le joueur des Spurs a souvent été repoussé loin du cercle par des défenseurs extrêmement agressifs. Son pourcentage à deux points (75,9%) montre à quel point il peut constituer une arme fatale lorsqu’il est servi différemment et Vincent Collet a clairement indiqué la nécessité de "rapprocher Victor du cercle, qu’il joue poste 4 ou poste 5. Je suis convaincu qu’il va le faire davantage avec l’entrée dans la compétition."

Avec un format express au premier tour de seulement trois rencontres, le droit à l’erreur est limité. L’Équipe de France a pleinement conscience que le calendrier qui a placé sur sa route le Brésil et le Japon lui offre une occasion rêvée de se positionner pour jouer la première place de la poule contre l’Allemagne, championne du Monde. A condition de ne pas se rater samedi après-midi.