France – Serbie : le MVP dicte sa loi
Le meilleur joueur du monde, Nikola Jokic, a fait la différence en première mi-temps pour offrir un avantage que la France n'est jamais parvenue à combler (79-67).
France-Serbie. Wembanyama-Jokic. Vertige des cimes. Deux raquettes surdimensionnées. Deux équipes en quête d’un podium olympique. Un choc, un vrai. Une pléiade de stars d’EuroLeague et de NBA à 15 jours du grand rendez-vous de Paris 2024, accompagnées lors des hymnes par les gloires olympiques du basket français, réunies à Lyon à l’initiative du Président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat. Tous les ingrédients pour une soirée exceptionnelle.
Et les premières minutes n’ont pas déçu. Visiblement parfaitement remis après quelques jours d’absence, Wembanyama a rapidement enflammé une salle qui n’avait d’yeux que pour son duel avec le triple MVP NBA. Les deux hommes étaient d’ailleurs face à face et c’est le prodige français qui frappait le premier, se reposant sur tir un extérieur d’une régularité métronomique. La réussite extérieure qui avait précipité la chute des Tricolores contre l’Allemagne à Montpellier était cette fois parfaitement au rendez-vous avec des joueurs sortis du banc sanctionnant sans faillir à longue distance (23-13).
Mais l’adresse est un leurre duquel il faut se méfier. Et lorsqu’elle s’est envolée, la France a été confrontée à ses limites en attaque. En manque de créativité et de fixations, elle a pris l’eau face à une Serbie parfaitement organisée autour de sa tour de contrôle. Au début du deuxième quart-temps, Jokic, à son rythme, a mis la main sur le match. Trop malin, trop puissant, le pivot des Nuggets a bouclé le premier acte avec une fiche de 17 points et 9 rebonds. Et son équipe a déroulé son basket à l’image de la dernière action de la mi-temps où un système parfaitement exécuté aboutissait à un tir ouvert, qui ponctuait un terrible +23 en onze minutes !
Au retour des vestiaires, c’est Bogdan Bogdanovic qui entrait en action. Exploitant parfaitement les écrans de Jokic, le joueur des Hawks, qui sort de sa meilleure saison en carrière en NBA, multipliait les raids dans la raquette pour aller s’offrir des paniers faciles, tandis que les arrières français se voyaient, eux, repoussés toujours plus loin de la raquette. L’activité de Guerschon Yabusele permettait cependant de réduire quelque peu un déficit inquiétant (-17). Les sorties combinées de Jokic et Bogdanovic favorisaient ce come-back (52-60) mais le retour du MVP puis une séquence 100% EuroLeague du duo Avramovic-Guduric stabilisait l’écart.
Mathias Lessort ne baissait pourtant pas les bras et son impact physique pesait dans la balance. Jokic renvoyé sur le banc pour cinq fautes, le public se prenait à y croire mais, froids comme des lames, les shooteurs serbes s'assuraient d'un succès mérité.
Il y a un an, les Bleus s’étaient sans doute bercés d’illusion lors d’une campagne de préparation manquant de répondant. Une bulle de tranquillité qui avait violemment explosé en ouverture de la Coupe du Monde contre un Canada aux dents longues. En 2024, les mises en garde sont plus vite arrivées. Délivrées par l’Allemagne mais avec le bémol de l’absence de Wembanyama. Puis par la Serbie apparue tout en contrôle et qui aura eu l’élégance d’offrir à Tony Parker un maillot de l’équipe nationale floqué du numéro 9. Celui que l’ancien élève de l’INSEP, dans le bois de Vincennes, a vu monter au plafond de la LDLC Arena plus tard dans la soirée.
Le break de trois jours offert aux hommes de Vincent Collet, qui se retrouveront mardi à Orléans, semble arriver au meilleur des moments.