De Colo, la 200e heureuse
L’arrière de l’ASVEL est devenu le huitième joueur de l’histoire à franchir la barre symbolique des 200 sélections, après avoir assuré sa place pour participer à sa quatrième olympiade, un record.
Sa première avait eu lieu le 31 juillet 2008. A Bormio (Italie). Sous les ordres de Michel Gomez et avec comme coéquipiers Laurent Cazalon, William Gradit, Dounia Issa ou encore Marc-Antoine Pellin. Une escouade improbable, sèchement battue par Israël (-17) et qui, malgré le renfort tardif de Tony Parker, avait manqué par la suite la qualification directe pour l’EuroBasket 2009, précipitant l’arrivée de Vincent Collet à la tête des Bleus. 16 ans plus tard, les deux hommes sont toujours côte à côte.
Lundi soir, à Montpellier, Nando De Colo a franchi la barre des 200 sélections en Équipe de France. Ils ne sont que huit désormais à partager cette honneur (Hervé Dubuisson, Jacques Cachemire, Boris Diaw, Florent Pietrus, Eric Beugnot, Jean-Michel Sénégal et Jacques Monclar). Le Nordiste y parvient alors que le staff technique a confirmé sa place à Paris 2024. Après Londres, Rio et Tokyo, De Colo connaîtra donc ses quatrièmes Jeux Olympiques, un record qu’il partage seul avec Nicolas Batum. "Ça sera ma dernière compétition, je l’ai déjà dit", précise-t-il. "J’essaye de laisser ce paramètre de côté même si forcément ça sera spécial. On ne se rend pas encore compte de l’engouement qu’il peut y avoir autour des Jeux. Ça va être une expérience unique."
Après une Coupe du Monde délicate puis une saison émaillée de blessures, la dernière en date l’ayant privé d’une bonne partie de la fin d’exercice, la place de l’ancien MVP de l’EuroLeague était, potentiellement, et pour la première fois sans doute de sa carrière internationale, en danger. Le vétéran ne s’en est pas ému. Tout juste a-t-il indiqué qu’il ne se voyait pas manquer ce dernier grand rendez-vous. Du côté de ses coéquipiers, l’évaluation de ses qualités n’avait pas bougé d’un iota. "Nando reste un magicien avec le ballon, il contrôle le jeu et quand il est entouré par de grands joueurs son talent est encore plus élevé", estimait Nicolas Batum en début de préparation. "Il fait les bonnes passes, met les bons tirs et joue au basket parfaitement."
Vincent Collet a constaté la même chose aux entraînements et lors des rencontres où s’est dessiné un nouveau rôle pour l’ancien leader offensif des Bleus. "J’ai toujours essayé de répondre aux attentes et mon rôle n’a pas forcément été le même en Équipe de France", répond le combo qui aura, effectivement, alterné entre meneur, arrière, remplaçant ou titulaire au gré des compétitions. "Je sais ce que peux apporter. Sur de courtes périodes à haute intensité pour utiliser mon savoir-faire sur le jeu." Le tout au service d’une équipe remaniée (cinq changements par rapport à la Coupe du Monde) et où rayonne Victor Wembanyama, de 17 ans son cadet. "C’est peut-être le collectif le plus complet que j’ai jamais vu. Mais cela ne veut pas forcément dire que ce sera la meilleure équipe."
A 37 ans, De Colo profite de ses derniers instants sous une tunique qu’il a toujours porté en compétition internationale depuis ses débuts, à l’exception de la Coupe du Monde 2014 (blessé) et de l’EuroBasket 2022 (repos). Il avait fait de Paris 2024 son dernier défi et évoque "une grande fierté de faire partie de l’aventure. Le temps passe. C’est un accomplissement mais ça le sera encore plus si on arrive à accrocher une médaille." Pas question pour le champion d’Europe de faire de son dernier tour de piste une simple tournée d’adieu. Dans son discours, l’ambition affleure. Et la nostalgie attendra. "Aujourd’hui le plus important c’est de se concentrer sur ce qui arrive, pas sur ce qui a pu se passer. J’aurai le temps plus tard de revenir sur tout ça", sourit-il.