Très constant depuis le début de saison avec l'AS Monaco, Matthew Strazel fait partie du groupe France pour les premiers matchs de qualification à l'EuroBasket 2025.

jeudi 1 février 2024 à 16:36 par Propos recueillis par Clément Daniou

Comment vous sentez-vous depuis l’annonce du groupe pour la prochaine fenêtre de qualification à l’EuroBasket 2025 ?

Super excité. Même s’il y a plein d’échéances entre, j’ai vraiment hâte d’y être. Je suis fier de faire partie de ce groupe avec tous les noms qu’il y a autour de moi.

Vous étiez un des leaders des Équipes de France U19 et U20, l’Équipe de France A était-elle la suite logique ?

Logique je ne sais pas parce qu’il y a un monde entre les Équipe de France jeunes et l’Équipe de France A. Mais après avoir été au contact du groupe l’été dernier comme partenaire d’entraînement je me suis dit que je si je continuais à être sérieux et à bien bosser mon temps allait venir. Là, j’ai une chance de pouvoir me montrer et je suis super content.

Malgré tout, vous attendiez-vous à faire partie du groupe France dès la fenêtre de février ?

Nous en avions discuté avec Vincent Collet l’été dernier avant que je quitte le groupe lorsque j’étais partenaire d’entraînement. Je n’ai rien tenu pour acquis bien évidemment mais au vu de mon début de saison je savais que c’était possible.

Justement, l’été dernier vous avez pris part à la préparation des Bleus avant la Coupe du Monde. Quels sont les souvenirs marquants de cette expérience ?

C’était vraiment une superbe expérience. Surtout que j’appréhendais parce que c’était la première fois que j’étais au contact des joueurs et du staff. Je ne savais pas comment ils allaient m’accueillir mais ça s’est très bien passé. Je connaissais déjà pas mal de joueurs et c’était énorme de les voir dans un autre contexte, comme de connecter avec les joueurs NBA. Je voulais me prouver à moi-même que je pouvais être performant face à eux. Ça a vraiment été un boost de confiance, j’attendais juste que la prochaine expérience arrive.

Vincent Collet a mentionné à plusieurs reprises « des signes de progression » vous concernant cette saison. Êtes-vous d’accord avec lui ?

J’ai eu du mal les trois premiers matchs de la saison parce que j’avais attrapé une salmonelle. Ensuite j’ai essayé de me battre pour revenir à mon poids de forme mais c’était compliqué. Depuis que ça s’est calmé, je note de la constance dans mon jeu et c’est tout ce que j’ai toujours voulu. J’avais hâte de montrer à tout le monde que je pouvais être constant, notamment en championnat parce que j’ai des responsabilités et un temps de jeu qui ne bouge pas. Une fois que tu as ça tu es obligé de performer et c’est ce que j’essaie de faire chaque week-end. Ça me réussit plutôt bien et c’est dû à un redoublement d’efforts et de travail.

Avez-vous changé quelque chose entre cette année et l’année dernière ?

De la constance dans les efforts. J’ai toujours travaillé beaucoup aussi mais là c’est devenu encore plus régulier. Tous les jours j’arrive avant, je bosse plus que les autres. Je me suis infligé ça mentalement. Comme ne pas prendre de jours off ou d’être à la salle quand personne n’y est. Rien n’arrive par hasard et si j’arrive à être performant aujourd’hui je sais que c’est grâce à ça.

Vous allez retrouver en Équipe de France plusieurs meneurs de grande qualité lors de la fenêtre internationale entre Andrew Albicy, Sylvain Francisco ou encore Nadir Hifi. Comment allez-vous aborder cette concurrence au sein même de l’équipe ?

Déjà Nadir je ne le considère pas comme un meneur. Et le mot concurrence n’est pas adapté parce qu’on va s’entraider pour un objectif commun. Je vais beaucoup m’inspirer de ce qu’a fait Andrew ces dernières années, essayer de copier son côté défenseur et la façon dont il maîtrise ses émotions. Je trouve que c’est quelque chose qu’il fait super bien et au poste de meneur c’est une des clés. Je veux vraiment m’inspirer de lui, notamment lui demander comment il fait depuis toutes ces années pour faire partie des groupes à chaque fois. Du côté de Sylvain je sais que ça va être une superbe expérience de jouer à côté de lui. C’est un joueur qui a de la dynamite, comme Nadir qui peut changer le cours d’un match. J’ai vraiment hâte, je sais qu’on va s’entraider. On se connait, on s’aime bien. D’un point de vue personnel j’aime beaucoup le groupe et j’ai hâte de travailler avec tout le monde.

Vous êtes le joueur le plus responsabilisé avec Monaco en Betclic Elite mais ce n’est pas encore le cas en EuroLeague. Qu’est-ce qu’il vous manque afin d’exploser ?

Honnêtement, je ne sais pas. J’ai pris beaucoup de confiance en championnat et avec mes performances je m’attendais à grappiller du temps de jeu petit à petit. Ce n’est pas venu. Je suis conscient qu’il manque encore plein de choses à mon jeu pour être un joueur confirmé d’Euroleague et à Monaco c’est compliqué de bousculer la rotation avec tous les joueurs autour de moi, des joueurs qui ont des palmarès incroyables.

Votre équipe réalise un début de saison très intéressant, pensez-vous pouvoir atteindre le dernier carré une nouvelle fois dans la compétition reine ?

Je pense que les équipes d’EuroLeague se sont beaucoup renforcées. Là où la nôtre est restée sensiblement la même. On voit qu’elles s’adaptent plus facilement à Mike James et Elie Okobo pour ne citer qu’eux. La clé de notre saison ça va être de garder le cap pendant les prochains matchs. Si on parvient à rester dans la course, les dernières rencontres sont des matchs qu’on est censés prendre. Les playoffs sont l’objectif premier du club, ça devrait le faire.