France-Lituanie : les Bleus en deux temps
Un instant bousculée, l’Équipe de France a haussé le ton défensivement en deuxième mi-temps pour renverser la Lituanie à Vilnius (76-70).
Se confronter à un milieu plus hostile pour valider la belle impression laissée par son groupe depuis le début de la préparation. Vincent Collet attendait clairement ce déplacement à Vilnius et s’était rappelé qu’en 2017, après une large victoire sur la Lituanie à Orléans, les Bleus avaient été "concassés" cinq jours plus tard à Kaunas (-25). Et si l’Équipe de France a bien changé depuis, ce souvenir pouvait servir de mise en garde avant d’affronter une équipe revancharde. Et le scenario imaginé n’a pas tardé à devenir réalité.
Eimantas Bendzius invisible mercredi soir (3 pts à 1/7) se voyait soudain pousser des ailes dans une salle qui avait longtemps été la sienne avant son installation dans le championnat italien. Le poste 4 shooteur souffrait quelques instants face à un Guerschon Yabusele inspiré (13-6) puis se lançait dans un clinic de tirs à trois-points. Il en enchaînait quatre consécutivement, imité par le pivot des Pelicans Jonas Valanciunas. Les intérieurs baltes faisaient feu de tout bois et lançaient un terrible 2-18 en l’espace de quatre minutes. Pour la première fois les Bleus prenaient un éclat. Cependant, leur force de frappe offensive est bien supérieure à celle de l’année dernière et malgré ce festival pyrotechnique, ils ne décrochaient pas complètement.
Déjà efficace mercredi, Frank Ntilikina relayait parfaitement Nando De Colo et malgré des coups de sifflet qui, sans surprise, rayaient sévèrement de la carte Moustapha Fall, la France haussait le ton défensivement et grignotait patiemment son retard. L’option small-ball choisie par Vincent Collet avec Yabusele en 5 et Batum en 4 s’avérait une nouveauté convaincante et qui poussait les Lituaniens à déjouer, trop obnubilés par l’idée de servir Valanciunas pour exploiter son avantage de taille. Quelques balles volées et plusieurs caviars de Nicolas Batum plus tard, le momentum avait totalement changé de camp et les deux équipes retournaient dos à dos aux vestiaires (39-39).
Ce nouvel équilibre touchait également les hommes en gris, soudain plus protecteurs des visiteurs. Rudy Gobert, bien servi, allait chercher ses points sur la ligne et un Yabusele monstrueux poursuivait son entreprise de démolition. Du déchet aux lancers-francs empêchaient cependant l’Équipe de France de pleinement capitaliser sur ce temps fort alors que les arbitres devenaient les principaux acteurs du troisième quart-temps, mécontentant tour à tour les deux camps. Le duel avorté dans le Loiret était cette fois au rendez-vous à Vilnius et aucun des combattants ne cédait un pouce de terrain.
C’est du banc tricolore que viendra le coup de rein décisif. Au début du quatrième quart-temps, le duo Okobo-Ntilikina se mettait en valeur, tandis que Fall, revenu en jeu, servait de tour de contrôle, parfois finisseur, parfois passeur. Les rotations défensives incisives mettaient au supplice des Lituaniens bien moins flamboyants que lors des premières minutes. Les ballons gagnés permettaient de développer du jeu de transition et sur un tir primé de Ntilikina, la France finissait de mettre fermement la main sur une rencontre un temps bien mal engagée (74-61). Les 11.000 spectateurs de l’Avia Solutions Group Arena s’offraient un ultime frisson à l’approche du money-time à la faveur d’un 0-9 mais un panier d'Evan Fournier mettait fin à ce faux suspense.
Les Bleus rentrent à Paris dans la nuit et passeront le week-end en banlieue parisienne avant de s'envoler lundi pour Tokyo y effectuer leur dernier bloc de préparation avant le début de la Coupe du Monde.