Fournier, juste une mise au point
20 points en 28 minutes. Evan Fournier a profité de la soirée face au Monténégro pour retrouver des sensations.
12 minutes insipides (0 pt à 0/4 face aux Pacers). La dernière apparition d’Evan Fournier sur un parquet lors de la saison NBA. C’était le 4 avril dernier. L’arrière de l’Équipe de France, disparu de la rotation des Knicks dès le mois de décembre dernier, a patienté près de quatre mois avant de retrouver les frissons de la compétition. Cette interminable parenthèse et son utilisation new-yorkaise avaient forcément fait naître des interrogations sur l’état de forme du meilleur marqueur tricolore lors des quatre dernières compétitions internationales. Et sa première sortie face à la Tunisie (3 pts en 19’) n’était pas de nature à rassurer les observateurs. "Je ne porterai aucun jugement à partir de ce match", avait cependant balayé Vincent Collet interrogé à ce sujet à Pau.
Au sein du groupe France, la question n’en est pas une. "Il a toujours la même grande gueule, la même combativité", plaide Nicolas Batum. "On connaît son talent, on a confiance en lui. Moi le premier, j’ai envie qu’il prenne la balle et redevienne le leader offensif. Je suis passé par où il est passé et je lui ai dit que le bout du tunnel était sympa." Blacklisté par les Hornets lors de son ultime saison à Charlotte, l’ailier des Bleus est en effet parfaitement placé pour connaître les tourments de son coéquipier. Mais également pour participer à sa renaissance. "J’ai une très bonne entente avec ce cinq. Je partage très bien le backcourt avec Nando De Colo. Et Nicolas est un excellent facilitateur. Offensivement on peut être très très fort", juge Fournier. "Quand j’ai la balle et que je dois créer, j’ai plus d’espaces parce que ce sont des joueurs dangereux. Quand tu prends un pick n’roll et que tu as trois joueurs sur toi, ce n’est pas la même que si tu n’en as qu’un."
Mercredi soir, à Montpellier, l’ancien de Charenton a signé son 17e match à plus de 20 points en Équipe de France. Après avoir intégré le top 20 des meilleurs marqueurs de l’histoire de la sélection lors de la dernière campagne, il ne fait pourtant pas de cette performance héraultaise le signe d’un retour définitif en grâce : "C’est toujours bien de bien jouer, de mettre dedans… mais c’est juste la préparation. J’essaye d’être agressif, juste dans mes choix. Il faut que je fasse encore mieux je tente de mener par l’exemple. J’ai clairement plus faim de basket. Faire de la compétition, être agressif. Retrouver ce sport. Forcément mon état d’esprit est différent. Je veux être moi-même à nouveau." Et tenter d’ajouter une nouvelle médaille à son armoire à trophées. Mais après celles de bronze (2014, 2015, 2019) et d’argent (2021, 2022), c’est d’un autre métal dont il rêve.