Massa, une première de rêve
Pour sa première sélection en Equipe de France, Bodian Massa (2,08 m, 25 ans) a signé la meilleure évaluation des Bleus contre la Lituanie.
L’interview de la mi-temps sur beIN Sports ? Bodian Massa. L’interview de fin de match sur France 4 ? Bodian Massa. L’Equipe choisit un joueur en zone mixte ? Bodian Massa. L’intérieur de Strasbourg a vécu une soirée de rêve pour une sa première sélection en Equipe de France, conclue par un tonnerre d’applaudissements de ses coéquipiers lors de son retour aux vestiaires. Ses 11 points et 4 rebonds à 5/5 aux tirs ont été déterminants pour venir à bout d’une Lituanie qui avait décidé de durcir les débats après la fessée subie à l’aller à Panevezys.
A son entrée en jeu, Massa a d’ailleurs très vite saisi que le niveau international ne pardonnait rien. A peine installé dans la peinture il subissait de plein fouet l’engagement physique de Baltes déchaînés au rebond. "Je me suis dit que si c’était comme ça tout le temps, ça allait être compliqué. Ils nous ont marché dessus au début. J’ai mis une petite minute à bien rentrer dans mon match." Un premier panier avec la faute qui "soulage", un deuxième, un troisième puis un dunk en contre-attaque pour offrir 10 points d’avance aux Bleus, la suite aura été largement plus positive pour un rookie qui n’a découvert, qu’à l’issue de l’ultime séance vidéo samedi soir, qu’il allait intégrer les 12. "Je pensais que le coach allait garder la même équipe, je ne m’y attendais pas du tout", souffle-t-il. "Je cachais ma joie, je n’ai même pas souri. Mais je n’attendais que ça depuis le début du stage."
Déjà convié en novembre dernier comme partenaire d’entraînement, Bodian Massa a franchi une nouvelle étape dans un parcours improbable qui a fait de lui une des attractions de la semaine, notamment pour les médias provençaux attentifs à son destin d’international. "En commençant le basket à 16 ans, comment imaginer dix ans plus tard avoir une première sélection", s’interroge-t-il. Le Marseillais, qui a débuté en Pro B avec Fos en 2017/18, n’a découvert l’élite que la saison passée avant de signer à la SIG cet été. "Avant tout je suis fier", glisse la belle histoire de la soirée, heureux également d’avoir quitté Trélazé sur un succès. "Ma première a failli se solder par une défaite. Heureusement que Victor a redressé la barre en fin de match."
Derrière le banc, Boris Diaw souriait en observant Massa enchaîner les paniers. A Nanterre, il y a trois mois, le General Manager avait livré quelques duels en fin d’entraînement avec le nouveau venu, son mythique numéro 13 dans la balance. "Boris m’a dit que je pouvais porter le 1,3", souriait l’élève à propos du maître. "J’ai fait ce que j’ai pu pour essayer d’apporter ce que j'amène tous les jours à l’entraînement. De l’intensité et de la cohésion d’équipe. J’avais la pression. Paul Lacombe m’a donné quelques conseils. Mes amis m’ont dit d’être le plus naturel possible. Je n’avais rien à perdre, tu te donnes à fond et tu prends ce qui te tombe dans les mains." Un opportunisme récompensé par la meilleure évaluation tricolore du jour. L’happy end idéale d'une bien belle histoire.