Benitez, vraie première
Après avoir découvert les Bleus l’espace de quelques secondes en février 2022, Hugo Benitez (1,87 m, 22 ans) a pleinement étrenné ses galons d’international en République tchèque.
C’est lui qui a contribué à lancer la machine pour une Équipe de France endormie et en grande souffrance offensivement. Un tir de loin salvateur dont Hugo Benitez se souviendra sans doute longtemps, puisqu’il s’agissait de ses premiers points avec les A, un an exactement après sa première expérience chez les Bleus. En février 2022, lors d’une victoire poussive au Portugal, il avait profité de la blessure de David Michineau pour se glisser dans le groupe et passer 30 secondes sur le terrain en fin de match. "Il y avait un petit astérisque", acquiesce le jeune homme à l’évocation de ce statut d’international pas encore tout à fait validé. "Je savais que les choses seraient différentes cette fois parce que je ne suis pas un partenaire d’entraînement qui remplace un blessé. Et le fait d’avoir déjà une sélection enlève un peu de pression. Ce n’est pas comme si c’était la première fois." Avec 6 points, 3 passes et 2 interceptions en 14 minutes, le Burgien a pleinement contribué au succès tricolore et pris rendez-vous pour la suite.
En novembre dernier, Hugo Benitez n’avait pas été retenu pour affronter la Bosnie et la Lituanie. La faute à des premières semaines de compétition moyennes en Betclic Elite. Depuis, le joueur comme son équipe ont haussé le ton. Finaliste de la Leaders Cup, deuxième de son groupe en Eurocup, la JL Bourg assume ses ambitions et son meneur confirme son potentiel. Parfois scoreur, parfois distributeur, le néo-international a plusieurs cordes à son arc et notamment un shoot redoutable sur lequel il n’hésite plus à se reposer. "J’ai toujours eu confiance en mon tir et je travaille beaucoup pour ça", estime-t-il. "Ensuite tout est une question de rythme et de responsabilités. Cette année Frédéric Fauthoux m’engueule quand je ne tire pas assez. Donc mon objectif c’est vraiment de déterminer quand prendre ma chance et quand passer."
Etiqueté sans doute à tort comme un directeur du jeu classique il est capable de prendre ses responsabilités et souhaite avant tout ne pas limiter son terrain d’expression. "Je ne veux pas me mettre dans une case : meneur à l’ancienne, meneur scoreur. J’ai toujours joué meneur mais hier par exemple j’ai pas mal joué 2. Donc ce que je veux c’est être sur le terrain et faire ce dont l’équipe a besoin." Vincent Collet ne l’a pas caché, le poste de meneur est sans aucun doute le plus ouvert en perspective de la Coupe du Monde et des Jeux Olympiques. Au côté du taulier Andrew Albicy, Sylvain Francisco a encore une fois impressionné, démontrant qu’il n’avait pas besoin de réussite de loin pour avoir un impact sur les rencontres. Benitez a pleinement conscience de la réalité de la concurrence et des opportunités qui se présentent. "On y pense forcément et je suis là pour gagner ma place, que ce soit sur les fenêtres ou sur d’autres compétitions, montrer ce que je sais faire et avoir le plus de sélections possibles", tranche-t-il.
Celui qui n’est apparu en Équipe de France jeunes que dans la catégorie U20 admet toutefois que s’il "essaye de se fixer des objectifs, il ne se projette pas vraiment. Je suis nouveau et j’apprends tous les jours." Tout juste a-t-il suivi avec attention la conclusion du dernier EuroBasket où un basket espagnol qu’il regarde avec attention a décroché un nouveau sacre en se reposant sur de nombreux éléments ayant grandi lors des fenêtres de qualifications FIBA. "C’est inspirant", glisse-t-il dans un sourire.