La Coupe du Monde 2023 est à portée de main pour l’Equipe de France qui débute demain à Nanterre une courte préparation avec un effectif où figurent 5 joueurs de moins de 22 ans et 7 sans aucune expérience sous le maillot bleu. Elle affrontera la Lituanie vendredi et la Bosnie lundi 14, à Pau.

dimanche 6 novembre 2022 à 13:00 par Julien Guérineau
L’été est passé. Les équipes nationales doivent désormais se réinventer pour faire face aux deux dernières fenêtres de qualification pour la Coupe du Monde. Et l’Equipe de France en est sans doute la parfaite illustration. Lors des premiers entraînements programmés demain à Nanterre, 7 joueurs convoqués n’auront jamais porté le maillot des Bleus chez les A ! Andrew Albicy se sentira bien seul, unique rescapé de l’EuroBasket 2022. Avec 9 joueurs en NBA et 24 en Euroleague, la situation n’est plus inhabituelle mais ne cesse d’interpeler. Elle pourrait d’ailleurs faire de sérieux dégâts. La Slovénie en avait fait les frais en 2019. La Croatie est déjà hors jeu pour 2023, la Serbie, la Turquie et la République Tchèque, des valeurs sûres du Continent, sont, elles, en grand danger.
 
Jusqu’à présent, l’Equipe de France a toujours su passer à travers les gouttes et occupe actuellement une enviable deuxième place dans le groupe K, derrière la Lituanie. Une victoire lors des deux rencontres de novembre pourrait la qualifier pour le rendez-vous mondial avant même les derniers matches de février. Pour y parvenir, Vincent Collet s’appuiera sur un effectif inexpérimenté et particulièrement jeune puisque 5 éléments sont âgés de 22 ans et moins. Le leader attendu de la sélection, Terry Tarpey, s’est fracturé le 3e métacarpe mi-octobre avec son club du Mans et est indisponible jusqu’à la fin de l’année civile, laissant une place encore plus importante à ces débutants.
 
Tous les yeux seront bien évidemment tournés vers Victor Wembanyama. Indisponible pour la préparation de l’EuroBasket, celui qui est attendu comme le numéro 1 de la prochaine draft est déjà, à 18 ans, un joueur dominant du championnat de France (24,9 d’évaluation, le meilleur de Betclic Elite) et son association avec Ismaël Kamagate est aussi excitante sur le papier qu’effrayante pour des adversaires qui auront sans doute bien du mal à s’approcher du cercle. Avec Yoan Makoundou et Bodian Massa, qui ne cesse de surprendre en reproduisant à Strasbourg ses bonnes performances de Fos, les Bleus n’ont sans doute jamais eu un secteur intérieur aussi vertical. Il sera complété par Alexandre Chassang, précieux lors des dernières fenêtres et Damien Inglis, impressionnant en début de saison en Espagne. L’un des prospects français les plus en vue lors de ses années au Pôle France, le Guyanais avait peiné à pleinement lancer sa carrière après son éphémère passage NBA. Mais à Bilbao et désormais Gran Canaria, il démontre que le talent est toujours présent et a clairement changé de dimension.
 
De talent, Malcolm Cazalon n’en a jamais manqué. Compagnon de route de Théo Maledon et Killian Hayes en Equipe de France de jeunes, il a caressé le même rêve NBA. Les blessures et des choix de carrière discutables ont retardé l’échéance mais le fils de l’ancien international Laurent a encore une chance d’être drafté en juin prochain. Dans l’usine serbe à prospects de Mega, ses performances en ABA League ont piqué la curiosité du staff technique tricolore qui peut se permettre le luxe de tester Cazalon sur un secteur extérieur où les vétérans Paul Lacombe et Axel Toupane offrent quelques garanties. Nicolas Lang s’est, de son côté, parfaitement intégré au groupe France depuis un an et Juhann Begarin va franchir le pas après avoir connu les Bleus comme partenaire d’entraînement. A la mène Andrew Albicy apportera une stabilité et une expérience indispensable compte tenu des circonstances. Benjamin Sene réalise la meilleure saison de sa carrière avec Nanterre et Sylvain Francisco, sous la houlette du légendaire Vassilis Spanoulis, a débuté l’exercice de Champions League FIBA pied au plancher.
 
Si le niveau de cette sélection inédite reste une inconnue, celui de ses adversaires l’est tout autant. A l’EuroBasket, 8 des internationaux lituaniens évoluaient en NBA ou en Euroleague, notamment avec le Zalgiris Kaunas qui, ironie du conflit Euroleague-FIBA, se déplace à l’ASVEL la veille de la rencontre de qualification pour la Coupe du Monde contre la France. La Bosnie, de son côté, a surpris les Bleus en juillet dernier dans une ambiance de feu à Sarajevo. Mais ses leaders Jusuf Nurkic (Blazers) et Dzenan Musa (Real Madrid) ne seront pas de la partie, tout comme Miralem Halilovic (Nanterre) qui s’est blessé fin octobre, les privant d’une bonne partie de leur puissance de feu.