​Les générations passent, le duel demeure. France-Espagne, le classique des classiques, comme un signe du destin, est l’affiche de l’EuroBasket 2022.

samedi 17 septembre 2022 à 14:56 par Julien Guérineau

"Une finale c’est une finale, peu importe l’adversaire". Rudy Gobert a rapidement planté le décor avant d’affronter l’Espagne dimanche soir à 20h30 pour l’or européen. Pour le pivot de l’Equipe de France, comme pour ses coéquipiers, le classique des classiques n’a pas tout à fait la même saveur que pour le grand public ou les plus vieux, martyrisés pendant des années par nos voisins. "L’Espagne c’est une rivalité pour les anciens. Hier soir Boris Diaw voulait mettre son short, ses chaussures", sourit Evan Fournier. "Les coaches, les kinés, tout le staff, ont vécu ces moments. Nous beaucoup moins."

Une donnée qui aura son importance demain soir, alors que les Bleus ont longtemps nourri un complexe face à une Roja qui domine le basket européen depuis 2000 : 8 médailles continentales (3 titres), deux triomphes en Coupe du Monde (2006, 2019) et trois médailles olympiques (2008, 2012, 2016). Un bilan ahurissant et qui se poursuit malgré les retraites des frères Gasol. "Ce n’est plus la même équipe mais elle a toujours la culture de la gagne, celle qui permet de trouver le moyen d’être bonne quand il le faut", note Rudy Gobert.

Pour Vincent Collet, la donne est différente. En place depuis 2009, l’entraîneur des Bleus a connu quelques belles histoires face à l’Espagne (quart de finale de la Coupe du Monde 2014, demi-finale de l’EuroBasket 2013) mais plus souvent de cruelles désillusions. Sous sa direction, l’Equipe de France a affronté 17 fois les champions du Monde en titre. Pour un bilan de 3 victoires et 14 défaites. Une froideur des chiffres qui ne pèse plus très lourd aujourd’hui. "C’est une autre époque. Les générations ont changé. Et la nôtre n’a pas souffert contre les Espagnols. Contrairement aux précédentes. C’est une affiche qui devient récurrente même si cela fait six ans que nous n’avons pas joué contre eux en compétition internationale."

Depuis un quart de finale des Jeux Olympiques de Rio 2016 de triste mémoire, qui avait précipité la retraite internationale du trio Parker-Pietrus-Gélabale, les deux équipes n’ont plus eu l’occasion de s’affronter dans une rencontre significative. Seuls Thomas Heurtel et Rudy Gobert étaient de l’aventure d’un côté, Rudy Fernandez et Willy Hernangomez de l’autre.

Il ne sera donc pas question des traumatismes passés dimanche soir, mais bien d’un combat entre deux collectifs qui n’ont cessé de progresser au fil des jours depuis le coup d’envoi de l’EuroBasket et qui ne veulent pas rater leur rendez-vous avec l’histoire.