Les Bleus n’ont laissé aucune chance à la Pologne, dominée de bout en bout en demi-finale de l'EuroBasket (95-54). L'Equipe de France jouera pour l'or dimanche soir à Berlin.

vendredi 16 septembre 2022 à 18:32 par Julien Guérineau

Enchaîner une médaille à la Coupe du Monde, aux Jeux Olympiques puis à l’EuroBasket (dans n’importe quel ordre), une seule équipe avait réussi l’exploit dans les années 2000 : l’Espagne en 2006-2007-2008 puis 2016-2017-2019. L’Equipe de France est désormais la deuxième, preuve de l’exceptionnelle régularité des Bleus au sommet du basket mondial.

La performance est d’autant plus remarquable que l’EuroBasket 2022 aura été le théâtre de surprises en série et que les troupes de Vincent Collet, privées de deux membres du cinq majeur de Tokyo (Nicolas Batum et Nando De Colo), s’étaient présentés à Cologne, le 1er septembre dernier, encore à la recherche d’une hiérarchie et d’une identité claire. Deux semaines plus tard ils sont toujours en course pour la médaille d’or après un chef d’œuvre défensif en demi-finale.

La Pologne avait passé 58 points à la Slovénie lors de la première mi-temps de son quart de finale. Elle en avait inscrit 2 après cinq minutes de jeu vendredi soir, étouffée par des Tricolores loin d’être inspirés en attaque mais qui avaient sorti les barbelés de l’autre côté du terrain, avec comme fer de lance Andrew Albicy, lancé aux basques d’AJ Slaughter. Suivre les rencontres de l’EuroBasket c’est souvent s’émerveiller devant les prouesses offensives des meilleures équipes de la compétition. Mais les Bleus ont cette capacité à détruire méthodiquement le jeu de leur adversaire lorsque leur concentration est à la hauteur de leur détermination. Les Polonais en ont fait les frais, incapables de trouver des espaces et le mouvement qui les avaient rendus si séduisants 48 heures plus tôt.

De quoi largement compenser le festival d’approximations dans les transmissions de balle d’une Equipe de France toujours aussi étourdie (7 balles perdues au premier quart-temps) mais tenue par sa défense et l’incontournable Guerschon Yabusele. L’intérieur du Real Madrid est un monstre de polyvalence depuis le début de la compétition et l’a une nouvelle fois démontré en demi-finale, alternant les prises de position près du cercle et les tirs de loin. Irrémédiablement, les Bleus ont creusé l’écart : 8-2, 22-9, 34-18. Un rouleau compresseur concassant le jeu collectif polonais autour de sa vigie Rudy Gobert. Les chiffres ne traduiront jamais assez l’influence du triple défenseur de l’année en NBA et son degré d’intimidation. Le pivot des Wolves inspire la peur et sécurise le rebond comme aucun autre joueur au Monde.

Le virevoltant Mateusz Ponitka, auteur d’un triple-double rare mercredi, ne signait ni rebond ni passe décisive en première mi-temps tandis que la France proposait d’efficaces relation intérieur-intérieur qui achevaient d’éteindre l’imposante colonie de supporters polonais, vite conscients que leurs protégés seraient bien en peine de produire une nouvelle surprise.

Ceci d’autant que l’effondrement tricolore observé au troisième quart-temps de ses deux précédentes sorties n’était pas au menu du jour. Le duel virait à la démonstration et la tentative de passage en zone d'Igor Milicic était immédiatement punie par l'impeccable jeu de passe des Bleus et l'adresse de Yabusele, sur un nuage de près comme de loin. Les 10 joueurs entrés en jeu après 30 minutes apportaient tous leur écot et à +30 les dix dernières minutes devenaient anecdotiques. Vincent Collet pouvaient rapidement signifier à ses titulaires qu'ils ne reverraient plus le parquet en prévision de la finale de dimanche.

L'Equipe de France a livré un chef d'oeuvre défensif et collectif lors d'une demi-finale maîtrisée de bout en bout et qui lui ouvre les portes de la finale de l'EuroBasket, comme en 2011 et 2013 et la garantie d'ajouter une nouvelle médaille internationales à sa collection.