Battue il y a dix jours par la Bosnie lors des qualifications pour la Coupe du Monde, l’Équipe de France a l’occasion de remettre les pendules à l’heure à l’EuroBasket.

lundi 5 septembre 2022 à 17:36 par Julien Guérineau

Le 24 août dernier, la Bosnie sombrait au Monténégro (-19), hypothéquant une grande partie de ses chances de qualification pour la Coupe du Monde 2023. Trois jours plus tard, dans une salle Mirza Delibasic en fusion, elle renversait l’Equipe de France en prolongation. Aujourd’hui, elle surfe toujours sur ce succès inattendu. Dimanche soir, les joueurs bosniens ont terminé en tribune à chanter avec leurs supporters venus par centaines à Cologne pour fêter leur victoire sur les champions d’Europe slovènes.

Les Bleus ont donc rendez-vous, mardi, avec une équipe en pleine euphorie mais qui, paradoxalement, n’est pas encore assurée de se qualifier pour les huitièmes de finale, contrairement à leurs adversaires du soir. Elle n’aura donc rien perdu de son enthousiasme et continuera de s’appuyer sur un quatuor majeur qui pèse quasiment 80% des points. La nouvelle recrue de Nanterre, Miralem Halilovic forme un duo intérieur dominant avec le monstrueux pivot des Blazers Jusuf Nurkic, qui avait marché sur la raquette tricolore à Sarajevo. L’ancien meneur de Strasbourg, John Roberson découpe les défenses avec une remarquable régularité et enfin Dzana Musa marche littéralement sur l’eau (23,7 pts). "C’est une équipe qui veut survivre. Elle se bat avec ses moyens et le fait très bien avec des joueurs qui font un tournoi exceptionnel", note Andrew Albicy. "Ils sont bien dans cette position avec un public extraordinaire et une vraie rage de vaincre", ajoute de son côté Timothé Luwawu-Cabarrot.

L’Equipe de France, elle, a son billet pour Berlin en poche mais son succès poussif sur la Hongrie a particulièrement déçu. "On a fait preuve de suffisance. C’était un back to back, il y avait de la fatigue mais au-delà de ça on ne peut pas avoir ces trous d’air", estime Moustapha Fall. "Quand une équipe ne fonctionne pas comme elle veut, cela crée des tensions. Mais ce n’est pas nouveau. Et puis c’est mieux que les choses soient dites plutôt que de garder des frustrations qu’on ne peut pas exprimer."

Les Bleus ont donc une double revanche à prendre. Contre les Bosniens et contre eux-mêmes.