Sans briller et en se faisant une gigantesque frayeur en fin de match, l’Equipe de France a écarté la Hongrie (78-74) pour s’offrir sa deuxième victoire à l’EuroBasket.

dimanche 4 septembre 2022 à 21:58 par Julien Guérineau

L’Espagne, la Turquie et la Slovénie battues dans la même soirée, les experts en bracketologie vont sans doute devoir envisager la suite du tournoi avec un regard neuf. Les positions attendues à l’issue de la phase de poule risquent d’être bousculées. Dans le groupe de l’Equipe de France, c’est la Bosnie qui fait office d’agent perturbateur, tandis que la Lituanie est en très fâcheuse posture. La Hongrie, elle, n’avait, pour l’instant, pas constitué un obstacle pour qui que ce soit.

Après deux rencontres exceptionnelles disputées dimanche dans une superbe ambiance, la Lanxess Arena avait retrouvé son calme et des rangs clairsemés dans les tribunes. Dans l’esprit de nombreux observateurs, le dernier match de la journée ne constituait qu’une simple formalité pour les vice-champions olympiques. Et ces derniers ont, dans un premier temps, semblé partir sur des bases leur permettant d’envisager une soirée tranquille. Ils servaient leurs intérieurs à l’envi et Guerschon Yabusele et Rudy Gobert s’en donnaient à cœur joie.

Cinq minutes et 16 points plus tard, le duo avait dévasté la raquette hongroise et l’Equipe de France se détachait avec facilité (19-5). Vincent Collet en profitait pour rentrer rapidement dans ses rotations mais la belle mécanique allait s’enrayer. Un soupçon de désinvolture dans la protection du ballon, des balles perdues et une baisse soudaine de l’intensité défensive remettaient la Hongrie, qui n’en demandait pas tant, en selle, à la faveur d’un 0-11. Adam Hanga, la star locale, rappelait à tous pourquoi le Barça puis le Real Madrid s’étaient attachés ses services. Ses 12 points et une belle adresse à trois-points transformaient la promenade de santé en un véritable duel (21-20, 40-39).

Le cinq majeur, réinstallé en début de deuxième mi-temps, avait toutefois le bon goût de recreuser l’écart aussi promptement qu’il ne l’avait fait à l’entre-deux initial. Yabusele et Gobert reprenaient le chantier là où ils l’avaient laissé même si la troisième faute du nouveau pivot des Wolves venait un instant stopper la belle série (54-44). Les Bleus repartaient cependant vite vers l’avant dans le sillage d’un Evan Fournier qui évacuait sa frustration (1/7 aux tirs au cœur du troisième quart-temps) en enchaînant 7 points en quelques secondes.

Le break était fait (65-50) mais, une nouvelle fois, les Tricolores retombaient dans leurs travers. Rebonds offensifs abandonnés à l’adversaire, approximations dans les passes et l’exécution offensive, Gobert puis Fournier devaient être renvoyés au feu pour s’éviter toute frayeur. Sur un tir primé d'Adam Hanga, la menace se faisait plus réelle que jamais à une minute de la fin (74-72) et David Vojvoda avait même la balle pour transformer la soirée en catastrophe industrielle.

Au final, grâce aux lancers-francs de Yabusele et Fournier, la France évitait cependant le sort de quelques favoris dimanche. Mais elle n'a ni convaincu de ses progrès ni rassuré sur ses possibilités. Tout au contraire. Mardi, elle a rendez-vous avec une Bosnie qui n’est pas redescendue de son nuage depuis sa victoire à Sarajevo contre les Bleus. Il lui faudra montrer un tout autre visage.