En manque d’adresse contre la République Tchèque, Evan Fournier a retrouvé son shoot et son agressivité en Bosnie.

samedi 27 août 2022 à 23:31 par Julien Guérineau

Il avait évoqué le besoin de trouver son rythme en début de préparation. Mais après quatre rencontres, Evan Fournier, leader attendu et assumé de l’attaque tricolore, ne semblait pas encore avoir pleinement retrouvé ses sensations (10,3 pts à 42,8% de réussite). Mercredi dernier, à Paris, il estimait même avoir livré l’un de ses plus mauvais matches en Equipe de France (7 pts à 3/13). Le joueur des Knicks n’est pas du genre à se chercher des excuses. Pas du genre non plus à se poser trop de questions existentielles. Il avance. A Sarajevo, dans une salle chauffée à blanc, ses 24 points ont failli sauver la soirée d’une Equipe de France une nouvelle fois hors sujet lors des premières minutes. "On ne peut pas laisser faire ça", pestait-il devant son vestiaire. "Tu leur donnes de la confiance. Si ça se trouve on commence bien, on les tue d’entrée et le match est fini… Nous sommes la France, un pays phare, tout le monde va nous rentrer dans la gueule. Il ne faut jamais sous-estimer le cœur des hommes peu importe contre qui on joue. Peu importe le statut que l’on croit qu’on a."

A force de jouer avec le feu, l’Equipe de France a fini par se brûler, après une rencontre en forme de montagnes russes, la réussite totale du deuxième quart-temps laissant place à une interminable traversée du désert offensivement au retour des vestiaires. "Par moments on trouve une forme d’équilibre, d’intensité et de cohésion. On n’a pas encore ça avec le cinq majeur et c’est une responsabilité individuelle des joueurs", analyse le shooteur des Knicks auteur de 6 paniers primés, son record avec les Bleus. "Je préfère mettre des tirs… oui. Mais c’est plus par rapport à mes coéquipiers. Ils ont besoin de me voir agressif. Je n’étais pas inquiet."

L’EuroBasket débute cependant dans cinq jours et pour l’heure, les vice-champions olympiques, amputés des créateurs de jeu que sont Nicolas Batum et Nando De Colo, et de la présence dos au poste de Moustapha Fall, n’ont clairement pas les moyens de leurs ambitions. Ils doivent impérativement gagner en dureté et en constance et utiliser "cette bonne leçon" d’après Vincent Collet pour "vite réagir". La qualité de leur poule à Cologne ne leur laisse aucune marge, d'autant plus que c’est également une équipe surmotivée par la perspective de jouer à domicile qui les attendra le 1er septembre pour lancer la compétition.