Isaïa Cordinier a changé de dimension en rejoignant la Virtus Bologne. Un nouveau standing qui s’accompagne également de nouvelles responsabilités en Equipe de France.

mardi 22 février 2022 à 18:13 par Julien Guérineau

Quelques heures après avoir rejoint les Bleus à Dijon, Isaïa Cordinier a découvert, sur le net, le monumental coup de pression du PDG de la Virtus Bologne, Luca Baraldi, au lendemain de la défaite en demi-finale de la Coupe d’Italie face au promu Tortona. "Une humiliation" pour le dirigeant qui n’a pas hésité à charger Sergio Scariolo. Le coach qui a mené l’Espagne au sommet du basket mondial a les oreilles qui sifflent, d’autant plus que la Virtus a enchaîné trois défaites consécutives en Eurocup et que son bilan (6 v – 6 d) est peu en rapport avec ses ambitions. "Tu sens qu’il y a une attente de résultat. Mais personnellement c’est pour ça que je joue au basket, pour aller toucher le plus haut niveau. Cela fait partie du job", philosophe Cordinier.

En rejoignant la prestigieuse institution italienne, l’ancien joueur de Nanterre a pleinement conscience que seule une finale européenne, synonyme de retour en Euroleague, pourra satisfaire ses dirigeants. Un objectif compliqué à atteindre compte tenu d’une formule inédite où, à partir des huitièmes de finale, tous les tours se joueront sur un match sec. "C’est nouveau et ça met encore plus de pression. Les matchs couperets tu as toujours plus de chance pour une surprise. C’est plus compliqué, cela laisse plus de place à la réussite exceptionnelle ou une méforme d’un match. Il faudra avoir une concentration ++." Une exigence qui se retrouve au quotidien dans un fonctionnement qui ne laisse rien au hasard, suivant l’organisation mise en place par un Scariolo influencé par son passage en NBA (assistant aux Toronto Raptors entre 2018 et 2021). "Le petit-déjeuner et déjeuner sont pris au centre d’entraînement. Nous avons des programmes très individualisés avec un emploi du temps personnel en dehors de l’entraînement collectif. Cela me plaît énormément. Pour les joueurs c’est top."

Aux côtés de Milos Teodosic et Marco Bellinelli, Cordinier a rapidement trouvé sa place dans la rotation bolognaise. Auteur de 9,8 points et 3,7 rebonds en 20’ en Lega et 8,9 points et 2,8 rebonds en 20’ en Eurocup, son impact a été immédiat après sa signature en octobre : "Je me suis bien adapté mais je pense que je peux encore faire mieux. J’ai un rôle un peu caméléon en fonction de qui est sur le terrain. Cela m’apprend à être efficace sur des périodes plus courtes qu’à Nanterre. C’est bien pour mon développement." Pour son développement et pour son statut en Equipe de France. 13e homme durant la préparation pour les Jeux Olympiques l’été dernier, il avait suivi ses coéquipiers jusqu’au village olympique avant de rentrer en France.

Quelques mois plus tard, Cordinier avait été étincelant pour ses retrouvailles avec les Bleus au moment de lancer les qualifications pour la Coupe du Monde face au Monténégro (16 pts, 8 rbds, 4 pds). Dans la hiérarchie chère à Vincent Collet, les cartes sont redistribuées lors des fenêtres et l’arrière de la Virtus fait figure de cadre dans la configuration hivernale des Tricolores. "Il y a des joueurs en moins et il faut prendre ses responsabilités", commente-t-il sobrement. "Il ne faut pas trop réfléchir mais rester soi-même. Ne pas surjouer mais faire ce qu’on sait faire." Avec dans un coin de la tête la volonté de goûter à nouveau aux longues préparations qui précèdent les compétitions internationales. "Cet été m’a donné envie d’aller au bout", glisse-t-il dans un sourire.