Amine réjoui
Sans faire de bruit le discret Amine Noua a retrouvé avec un plaisir non dissimulé l'Equipe de France et livré une performante déterminante contre le Monténégro. A 24 ans, la polyvalence de celui qui a quitté l’ASVEL pour le championnat d’Espagne cet été est un atout de poids.
dimanche 28 novembre 2021
à 18:21
par Julien Guérineau
Depuis février 2019, Amine Noua n’avait plus eu l’occasion de revêtir le maillot bleu. Si la désespérante guéguerre entre la FIBA et l’Euroleague lui avait, dans un premier temps, permis de mettre un pied en sélection à seulement 20 ans, en novembre 2017, le retour de l’ASVEL en Euroleague l’avait coupé dans son élan tricolore. C’était à l’époque le premier match de qualifications à la Coupe du Monde 2019. Le Villeurbannais d’alors n’était pas entré en jeu. Mais il avait pris date. Devenu par la suite un habitué des fenêtres son compteur resté bloqué à 7 sélections a recommencé à tourner vendredi soir. Un retour rendu possible par le déménagement de Noua cet été vers les montagnes d’Andorre, dans le championnat espagnol. La fin d’une aventure de 14 saisons (!) avec l’ASVEL et ponctuée de trois titres de champion de France et deux Coupes de France.
Il restait pourtant deux ans de contrat à ce pur lyonnais mais le sentiment de stagner dans le Rhône l’a poussé à s’exiler. "J’ai fait le choix de partir", explique-t-il. "Je trouvais que les années se ressemblaient. J’étais backup, je faisais de bonnes performances en championnat de France mais mon utilisation en Euroleague…" Estimant ne pas avoir un vrai rôle dans la reine des compétitions européennes, Noua a succombé aux appels d’Ibon Navarro, l’entraîneur du Morabanc Andorra en Liga Endesa. Une équipe qui s’est solidement installée en EuroCup et sur laquelle Noua a reçu toutes les garanties nécessaires de la part d’Andrew Albicy, andorran pendant trois saisons. "Il était temps d’aller tenter un pari à l’étranger", analyse-t-il. "C’est ce qu’il me fallait : changer d’air. Je trouve qu’on utilise ma polyvalence là-bas. Le coach me voulait vraiment, il était intéressé par mon jeu en post up, ma capacité à changer défensivement. Je me sens bien sur place. Maintenant, à moi d’être encore plus régulier."
Membre incontournable des Equipes de France de jeunes, quatrième marqueur de la Coupe du Monde U17 en 2014, médaillé de bronze et élu dans le meilleur cinq de l’Euro U20 2017, Amine Noua évoluait à l’époque comme un poste 5 affichant une maîtrise spectaculaire des fondamentaux dans le jeu dos au panier. Aujourd’hui, il rentre dans la catégorie recherchée des strech 4 capables d’écarter le jeu. Un profil qui a permis à Amath M’Baye de s’installer chez les Bleus et ce parcours inspire forcément Noua : "Mon rêve c’est de faire une compétition l’été. C’est toujours aussi excitant, toujours une grande fierté et un honneur de représenter la France. Je suis tellement content de reporter le maillot et je vais tout faire pour le garder le plus longtemps possible."
Vendredi soir à Pau, il a été décisif dans le quatrième quart-temps, se fendant au final de 5 points, 4 rebonds et 3 passes décisives en 15 minutes, sa connexion avec Nicolas Lang faisant des dégâts dans la dernière ligne droite. "Quand tu es jeune tu es un peu fébrile, tu rentres dans un nouveau monde. Là c’est ma quatrième fenêtre et je pense que j’ai une carte à jouer dans cette équipe", estime-t-il. "Et surtout on a tous une mission : qualifier la France."