Comme une vieille rengaine
Dans un match serré l’Espagne a une nouvelle fois fait parler sa maîtrise dans les moments décisifs et s’impose 79-87 dans le dernier match de préparation avant le départ pour Tokyo.
Les années passent et passent et beaucoup de choses ont changé. Pas toutes cependant. La maîtrise de son basket par l’Espagne demeure intacte. Les champions du Monde ne sont pas les rois du renouvellement de génération mais les cadres semblent insensibles au poids des ans et même bousculés, ils paraissent toujours en mesure de trouver des solutions. Moustapha Fall avait pourtant choisi très tôt de marquer son territoire, défiant Marc Gasol dans la peinture et s’offrant un magistral dunk renversé pour chauffer un peu plus une Accor Arena déjà bouillante. Une salle qui grondait de plaisir quelques minutes plus tard avec l’entrée en jeu de Nicolas Batum et Rudy Gobert, désormais intégrés à la quête d’une médaille olympique. Les slaloms spéciaux de Nando De Colo mettaient la défense espagnole au supplice (17-8) mais un duo sorti du banc allait totalement renverser la tendance.
Sergio Rodriguez, déjà intenable à Malaga, remettait le couvert à Paris et Willy Hernangomez enchaînait les finitions près du cercle. En un éclair l’Espagne en difficulté reprenait le contrôle (20-23). Dégageant une impressionnante impression de maîtrise elle trouvait ensuite en Dario Brizuela l’invité surprise capable de dynamiter une rencontre. L’arrière de Malaga est loin d’être le plus connu des membres de la Roja. Mais son adresse a fait très mal aux Bleus, cueillis par ses tirs en transition à 6,75 m.
Distancés (36-45), les Bleus trouvaient cependant les ressources pour recoller. Frank Ntilikina a une nouvelle fois démontré qu’il valait bien mieux que les quelques minutes que lui accordent les Knicks. Présent sur les lignes de passe, inspiré dans ses choix offensifs, il menait la révolte avec un Guerschon Yabusele remuant sous le cercle. L’intérieur de l’ASVEL est un condensé rare de puissance, de vitesse et d’adresse. Un de ses tirs primés permettait à la France de repasser un court instant en tête (56-54) dans un match qui avait changé de style.
Des écrans plus durs, quelques mauvais coups, du défi dans les regards, le match n’avait plus d’amical que son titre. Rudy Gobert, avec un seul entraînement dans les jambes, trouvait son rythme et faisait apprécier son impact offensif en proposant des solutions de passes à ses arrières. Mais à 68-66 pour la France, Ricky Rubio prenait définitivement les affaires en main. Le MVP de la dernière Coupe du Monde livrait un récital : 17 points en quatre minutes. Une séquence magique qui scellait le sort de la rencontre.
Les Bleus ont encore du pain sur la planche. Mercredi soir, ils s’envoleront pour Oshino et auront un peu plus d’une semaine pour se mettre en ordre de bataille pour les Jeux Olympiques.
Frank Ntilikina : "Beaucoup d'enseignements à tirer de ces deux matches de préparation. On a appris beaucoup de choses, ça faisait deux semaines qu'on s'entraînait. Il s'agissait de matches tests très importants qui vont nous permettre de progresser, même si on n'a pas su concrétisé cela par une victoire"
Vincent Collet (entraîneur) : "Après avoir été dominés dans le deuxième quart suite a une très bonne entame, on a perdu le rythme. On a multiplié les actions individuelles qui sont vouées à l'échec contre une équipe comme l'Espagne. On avait parlé de manque de maturité jeudi, c'était à nouveau le cas ce soir. On apprend de toutes ces situations, maintenant le groupe va être au complet, on va travailler et être prêts pour les prochains matches de préparation à Oshino"