All-Star de G-League en 2017, Axel Toupane est de retour dans la ligue de développement avec un seul objectif : performer pour signer un contrat en NBA.

vendredi 12 février 2021 à 10:16 par Propos recueillis par Clément Daniou

Comment s’est passé l’arrivée dans la bulle ?

Ça va, ça va. Franchement le set up est plutôt cool donc tout va bien de ce côté-là.

Vous aviez participé au training camp des Golden State Warriors en décembre, pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience ?

C’était bien parce que j’ai été très bien accueilli et c’était vraiment l’opportunité que je recherchais. Tous les voyants étaient au vert mais j’ai eu un petit pépin physique qui m’a empêché de jouer comme je voulais. Je devais un peu me battre contre ça et donc l’expérience a été assez frustrante.

Sans ce petit pépin physique, une place dans le roster était envisageable ?

Je pense sincèrement que ça passait mais ça n'a plus aucune valeur maintenant.

Après le training camp des Warriors, quel a été votre programme ?

Je n’ai pas vraiment pu travailler. J’ai fait des examens médicaux pour en savoir un peu plus sur mon pépin physique.

Vous avez rejoint les Santa Cruz Warriors, l’équipe affiliée à Golden State pour la saison de G-League. Il était déjà prévu que vous rejoigniez cette équipe si le training camp NBA n’était pas concluant ?

Non du tout, j’étais libre après. J’ai pris quelques jours pour voir ce qu’il y avait sur le marché et les différentes opportunités qui s’offraient à moi. Mon problème physique n’était pas réglé à 100%, j’ai préféré retourner en G-League afin d’avoir plus de temps pour récupérer et retrouver le rythme. J’ai préféré ça à partir dans une équipe européenne où j’aurais forcément été beaucoup plus sous pression, sans savoir comment j’allais réagir à ça.

Cela veut dire qu’il y a moins de pression en G-League ?

Quand je dis pression c’est plus le fait de savoir que tu vas jouer. Là je sais que je vais jouer, je sais qu’on va bien s’occuper de moi et que je vais pouvoir écouter mon corps. Tout en gardant à l’esprit que je peux être appelé à tout moment par une franchise NBA et que ça peut bien se passer.

La petite sœur de la NBA a elle aussi décidé de poser ses valises au Walt Disney World Resort d'Orlando dans une bulle sanitaire. Comment s’est passée votre intégration dans cette équipe ?

Plutôt bien. L’équipe n’est pas mal, il y a du talent. On a des vétérans comme Jeremy Lin qui était en NBA pendant longtemps, des mecs sous contrat avec les Warriors, des jeunes joueurs qui sortent de grosses facs. C’est un mix de tout. Le point positif cette année c’est qu’il y a seulement 18 équipes donc le talent est moins éparpillé. Le niveau de jeu est encore meilleur que d’habitude.

On dit souvent que la G-League est une ligue où les joueurs cherchent à se montrer. C’est aussi ce que vous comptez faire ?

La G-League est devenue une vraie ligue depuis au moins 4 ou 5 ans. Les joueurs qui gardent la balle sous le bras et qui vont marquer leur panier, ça n’existe plus trop. Les mecs qui font ça, les équipes ne veulent même plus les prendre aujourd’hui. Le jeu ressemble beaucoup au jeu NBA, le rôle que tu as ressemble aussi au rôle que tu peux avoir en NBA. À titre personnel, mon rôle est différent de celui que je pouvais avoir à Toronto où j’étais la première ou deuxième option en attaque quand Fred VanVleet ou Pascal Siakam descendaient (Axel a joué entre 2015 et 2017 aux Raptors 905, équipe affiliée aux Toronto Raptors, ndlr). Là je suis dans un rôle de 3-and-D, un peu comme en Équipe de France même si je joue aussi poste 4. Nico Mannion et Jordan Poole sont sous contrat avec les Warriors et ont beaucoup la balle. Mais je sais comment ça se passe, j’ai 28 ans donc je connais. Ça fait bizarre de le dire mais je suis un vétéran dans cette équipe. Je dois faire en sorte que l’équipe joue bien et m’occuper des jeunes.

Vous avez réalisé un double-double pour votre premier match face à la Ignite Team, êtes-vous satisfait ?

Oui, c’était pas mal mais on a perdu. C’est difficile à comprendre pour les gens mais en G-League, les résultats comptent. C’était le premier match, il y en a beaucoup derrière donc on va voir comment on va rebondir.

Surtout que le format de cette année ne laisse que peu de place au doute, étant donné l’enchaînement des rencontres...

On a 15 matchs à jouer en 27 jours, physiquement ça va être intense. Après on a de la chance de jouer. Quand je vois la situation dans certains championnats en Europe et dans le monde… Encore pire la situation de personnes lambda qui sont en difficulté dans cette période. Nous on est dans un endroit safe, on peut jouer au basket. Ça va tirer un peu mais on n’a pas à se plaindre.

Le protocole sanitaire est-il le même qu’en NBA ?

On est testé tous les jours et on doit porter notre masque tout le temps. Le protocole est identique à celui qu’on a pu voir en NBA. On peut enlever notre masque seulement quand on est sur le terrain.

Avez-vous des objectifs collectifs avec Santa Cruz ?

L’objectif c’est de gagner des matchs. Les mecs partent d’un constat qui est simple et qui est vrai car je l’ai vu quand j’étais à Toronto. Quand tu gagnes des matchs, tout le monde « look good ». Il faut savoir qu’en G-League les coachs veulent aussi aller en NBA, tout comme les GM, les préparateurs physiques, les kinés ou les arbitres. Quand tu es dans une organisation qui gagne, les Américains y accordent beaucoup d’importance et ça se ressent. On dit que tu es un gagnant et forcément ça aide. L’objectif il est là, gagner des matchs pour être vue comme un winner. Les Américains sont friands de ça, c’est beaucoup plus facile de se faire connaître comme ça.

Avez-vous l’obligation de rester jusqu’à la fin du championnat où vous pouvez quitter la bulle si une franchise NBA fait appel à vous ?

Quand tu es appelé, tu es appelé. C’est le but ici, dès qu’une équipe NBA fait appel à toi, dans les 3 heures qui suivent tu es dans l’avion. Ça reste l’objectif donc on va voir comment ça se passe.