La renaissance de Nicolas Batum
Au placard à Charlotte, le capitaine de l’Equipe de France a retrouvé un rôle déterminant chez un candidat au titre. Depuis le début de saison il est titulaire aux Clippers.
Le 24 janvier dernier, les Hornets offraient à Nicolas Batum 34 minutes de temps de jeu sur le parquet de l’AccorHotels Arena à Paris. Une mise en avant qui était en réalité un au revoir. Le Français n’allait, par la suite, plus participer à un match. Lancée dans une opération de rajeunissement, la franchise de Caroline du Nord choisissait délibérément de se passer de ses services malgré un contrat XXL. Une fiche de paie rendant Batum intransférable. Définitivement absent des plans de James Borrego, il sera finalement coupé par les Hornets (avec un chèque de 27 millions de dollars étalé sur trois ans), lui laissant le champ libre pour changer d’air.
L’occasion de constater que de nombreuses équipes n’avaient pas oublié les qualités de l’ancien Blazer. Brooklyn, Golden State, Utah ou encore Milwaukee faisaient partie des prétendants et c’est finalement les Clippers qui sauront se montrer les plus convaincants. Une équipe construite pour le titre l’an passé et victime d’une spectaculaire sortie de route lors des playoffs face aux Nuggets alors qu’elle menait 3-1. Derrière Paul George et Kahwi Leonard, Batum était attendu comme un remplaçant multi-usages, shooteur fiable et défenseur redouté. Quelques semaines plus tard, le capitaine de l’Equipe de France est finalement titulaire et affiche le troisième temps de jeu de l’équipe derrière les deux stars des Clippers.
Si l’autre équipe de Los Angeles a fait les gros titres pour un trou d’air historique contre les Mavericks (-51), elle trônait à la première place de la conférence Ouest après sept matches avec un Batum en mode Bleus : 8,7 points, 5,7 rebonds, 2,9 passes décisives en 29 minutes. Un renouveau remarqué à sept mois des Jeux Olympiques de Tokyo. Parfaitement à sa place dans ce rôle de "glue guy" qu’il affectionne, Batum avait senti venir la réussite de ce nouveau flirt : "Je pense que c’était un des meilleurs training camps que j’ai connu. Nous n’arrêtons jamais de communiquer. Pendant l’entraînement, les séances vidéos, dans les vestiaires, dans le bus. Tout le temps. Nous essayons de nous corriger. Si quelqu’un s’est raté on lui dit. Et ça n’a rien de personnel. Avant un match contre les Lakers j’ai fait un mauvais truc à l’entraînement. Pat Beverley m’est rentré dedans. Et j’en avais besoin."
Alors que l’Equipe de France disputait deux rencontres de qualification à l’EuroBasket 2022 à Pau, Nicolas Batum abreuvait Vincent Collet de textos pour lui faire part de sa joie de pouvoir prendre un nouveau départ. Le coach des Bleus sait à quel point l’homme aux 147 sélections est indispensable à la bonne marche de l’équipe nationale. A Los Angeles, Tyronn Lue apprend également à apprécier son talent : "Je suis très impressionné. Il sait jouer, il comprend très bien ce qu’on met en place et il est l’un de nos meilleurs passeurs. On peut l’utiliser au poste haut et sur le pick and roll. Avec sa taille, il peut aussi changer en défense sur les poste 1 à 4. C’est un joueur important qu’on a récupéré à l’intersaison."
Dimanche soir, face aux Suns pour le choc de la conférence, c’est bien Batum qui a scellé le sort du match d’un tir à trois-points dans un coin. Aux Clippers comme chez les Bleus, on se frotte les mains du retour du Batman.