Alors qu’il n’a pris sa première licence qu’à l’aube de ses 18 ans, Jerry Boutsiele (2,07 m, 27 ans) s’apprête à connaître ses premières sélections avec l’Equipe de France.

mercredi 25 novembre 2020 à 11:09 par Par Julien Guérineau

Attablé avec le staff de l’Equipe de France dimanche soir, Axel Toupane est attentif au debriefing des coaches de la rencontre Monaco-Limoges disputée la veille. Et lorsque Vincent Collet et Ruddy Nelhomme évoquent le cas de Jerry Boutsiele, le pivot limougeaud, l'ancien strasbourgeois laisse échapper un soupir. "Il est costaud lui…" Quatre mots qui résument bien le sentiment de ceux qui croisent la route d’un intérieur de 2,07 et 118 kilos qui réalise un remarquable début de saison avec le CSP : 11e marqueur (16,0 pts), 5e rebondeur (7,7 rbds) et 13e évaluation (16,8) de Jeep®Elite.

Une production qui lui a permis d’être convoqué pour les qualifications à l’EuroBasket 2022. Une première absolue pour Boutsiele qui n’a jamais connu les Equipes de France jeunes. Et pour cause. Sa première licence, il la signe à quelques semaines de son 18e anniversaire avec Courcouronnes, dans l’Essonne. Une découverte tardive qui n’empêche pas Nanterre de le recruter un an plus tard alors que le club vient d’être sacré champion de France Pro B et doit mettre sur pied une équipe espoirs. "Frédéric Donnadieu, le frère de Pascal, avait vu quelque chose en moi… Et aujourd’hui encore je ne sais toujours pas quoi", sourit le colosse qui découvre au fil des mois un monde bien éloigné du championnat départemental de ses débuts. "J’étais tout léger. Et la première année a été compliquée. Les gabarits, l’intensité je n’étais vraiment pas habitué. Quand j’ai commencé à m’entraîner avec les pros je me faisais martyriser à chaque entraînement par Jo Passave-Ducteil. J’ai réalisé que j’avais quelques caps à passer avant de pouvoir espérer opposer un peu de résistance dans la raquette."

L’expérience, il ira la chercher en Pro B à Rouen puis à Denain où Jean-Christophe Prat a choisi de miser sur de jeunes espoirs français. William Howard, Yakuba Ouattara ou encore Isaïa Cordinier, tous membres du Team France, ont ainsi fait leurs classes dans le Nord. Efficace dans l’antichambre en 2015-16 (7,5 pts, 6,4 rbds en 21’), il fait ensuite plus que confirmer à Cholet avant de rejoindre Limoges en 2018. Son explosion en ce début de saison, Boutsiele l’attribue notamment à un nouveau physique. Moins lourd mais plus puissant, il a perdu près d’une dizaine de kilos pendant la période estivale avec la volonté de se rapprocher des standards des pivots Euroleague qui constituent désormais sa référence. Un niveau que son compère de la raquette tricolore, Mathias Lessort, a déjà fréquenté. Le duo de costauds pourrait s'avérer déterminante dans la conquête d'un billet pour l'Euro.