Après une saison compliquée et incomplète à l’Olympiakos, Axel Toupane a gagné sa place chez les Bleus et parvient à s’exprimer des deux côtés du terrain.

mardi 3 septembre 2019 à 20:47 par par Julien Guérineau, à Shenzhen

Interrogé sur l’absence de shooteur pur dans l’effectif des Bleus, Axel Toupane a souri puis cité cinq joueurs qu’il considère comme "de bons shooteurs". Il n’en faisait pas partie. Pourtant, depuis le début de la campagne 2019, celui qui était présenté comme l’un des spécialistes défensifs que Vincent Collet souhaitait aligner sur chaque poste de son effectif, brille à longue distance : 7 sur 13 au-delà des 6,75 m lors des cinq matches amicaux qu’il a disputés.

Présent en 2017 à l’EuroBasket après deux saisons partagées entre la G-League et la NBA (25 matches avec les Nuggets, Bucks et Pelicans), Toupane aurait pourtant pu manquer le coche pour la Coupe du Monde. Blessé en début de préparation il a pris son mal en patience et n’a pas perdu une seconde lorsque le feu vert médical est arrivé. "Je ne savais pas quand j’allais pouvoir revenir. Je me demandais si j’allais avoir le temps. Quand j’ai remis les pieds sur le terrain, je devais être prêt", remarque-t-il. Depuis son retour, lors du stage de Lyon, il a joué une partition sans fausses notes, gagnant naturellement sa place dans les 12 pour la Chine. Le fruit notamment d’une longue préparation individuelle à laquelle le joueur s’est astreint après son départ prématuré de l’Olympiakos suite à un différend contractuel. "Je savais que le club n’allait pas me laisser ma lettre de sortie. J’étais bloqué." A Dallas tout d’abord puis à Paris, Toupane a enchaîné travail de musculation et séances de shooting pour se donner toutes les chances de disputer la Coupe du Monde.

Mardi soir il a même débuté dans le cinq de départ pour gérer le cas de l’Américain Dar Tucker, panzer ambidextre qu’il a bien contrôlé en début de match. "Il est physique, drive beaucoup et il joue un peu tous les ballons. Il a mis quelques gros tirs en deuxième mi-temps mais on a fait l’essentiel." De l’autre côté du terrain, il s’est fendu de 9 points (2/3 à trois-points) et 2 passes en 21 minutes. Une capacité à être efficace sur de courtes séquences développée lors de ses deux saisons d’Euroleague avec le Zalgiris Kaunas puis l’Olympiakos. "On m’a beaucoup demandé de tirer cette saison, pas trop de driver. J’ai donc pas mal bossé mon tir", constate-t-il à propos de ses quelques mois passés en Grèce auprès de David Blatt.

Limité à 13 minutes par match en Euroleague, Axel Toupane, à 27 ans, recherche désormais du temps de jeu. Il s’est engagé il y a quelques jours avec Malaga, un gros bras du championnat espagnol bien décidé à retrouver la compétition reine en 2020/21. Un objectif qui passe par une victoire en EuroCup ou un gros parcours en ACB. En attendant, Toupane poursuit sa mission avec les Bleus à une Coupe du Monde, 31 ans après que son père Aimé, l’entraîneur du Pôle France et de l’Equipe de France U20, a disputé la même compétition avec le Sénégal, en 1978 à Manille. Ensemble, ils ont remporté deux médailles internationales avec les U20 en 2011 et 2012. Le père a également obtenu une médaille de bronze avec l’Equipe de France de Claude Bergeaud à l’EuroBasket 2005. Le fils ne demande qu’à l'imiter.