Preview France-Canada : s'élever ou sortir
Les Bleus sont face à leur destin. Mardi soir, 18h, face au Canada à la Bercy Arena. En position d’outsiders, leur rêve olympique passe par un exploit en quarts de finale.
Inutile de se faire d’illusions. Trois jours ne suffiront pas à tout changer. Pour rêver encore d’une médaille olympique, l’Équipe de France aura besoin d’un exploit à la Bercy Arena pour éliminer le Canada et se glisser dans un top 4 que beaucoup voyait incontournable avant même le coup d’envoi des Jeux Olympiques (Canada, Allemagne, Serbie, États-Unis). S’ils ont démontré, face aux meilleurs, qu’ils pouvaient rivaliser, les Bleus n’ont, en revanche, pas prouvé qu’ils pouvaient gagner. Ils ont logiquement réclamé du temps pour mettre en place un nouveau fonctionnement exigé par l’intégration de Victor Wembanyama, une nouvelle philosophie de jeu et une répartition des rôles inédites. "Il n’y a pas meilleur moyen de grandir qu’en expérimentant et parfois en perdant", a remarqué le prodige de 20 ans, troisième meilleure évaluation de la compétition et, statistique folle, meilleur marqueur, rebondeur, passeur et intercepteur de son équipe !
Mais le temps, comme la possibilité de perdre, ont désormais disparu. Le quart de finale est un voyage sans retour dont l’issue déterminera l’évaluation de la campagne 2024. "C’est toujours un combat, même quand vous avez dominé au premier tour", prévient Vincent Collet qui se souvient sans doute que son groupe était dans la position du chassé il y a trois ans à Tokyo, à ce même stade de la compétition. L’Italie, inférieure sur le papier, avait joué une partition remarquable, encore à égalité à 90 seconds du buzzer. A Paris, la France sera le chasseur, alors que le Canada dégage une impression de puissance qui accompagne la certitude que l’heure est venue, pour cette nouvelle puissance mondiale, de confirmer sa médaille de bronze obtenue à la Coupe du Monde l’an passé.
Elle y avait, au passage, massacré l’Équipe de France en ouverture (+30) avec comme exécuteur des hautes œuvres Shai Gilgeous Alexander, membre de la All NBA First Team. 9 autres joueurs NBA peuplent aujourd’hui un roster surdimensionné sur les lignes arrières. Face à l’armada, les Bleus devront avant tout répondre à un niveau d’intensité et de pression que seule Team USA affiche et exploiter leur avantage près du cercle. Un serpent de mer depuis plusieurs semaines qui trouvera son épilogue à Paris.
A Jakarta, les Tricolores avaient encaissé 95 points. Les Canadiens flirtent avec les 90 points de moyenne sur leurs trois premiers matches et il faudra faire largement baisser ces standards pour essayer d’exister. "On a des chiffres défensifs qui sont en baisse depuis 2-3 matchs", regrette Vincent Collet. "On doit impérativement remonter. Et j’ai la conviction que l’on ne pourra pas obtenir de résultats, avec le groupe dont on dispose, sans une solidité défensive suffisante. Il ne faut pas rêver que l’on puisse battre le Canada seulement en attaquant bien. Il faudra bien attaquer car ça fait partie de bien défendre : perdre des ballons donnera du jeu rapide aux Canadiens. Mais il faudra être discipliné, structuré et cohérent en attaque pour pouvoir bien défendre. Les deux sont liés."
Autant de considérations tactiques et techniques primordiales. Mais sur le parquet, mardi soir, il faudra également du coeur et un supplément d'âme pour renverser une montagne.